16 Mars 2015

Mars Express : un café viennois repéré dans le paysage martien

La caméra couleur HRSC (Caméra Stéréoscopique Haute Résolution) de Mars Express, la sonde de l’ESA, nous livre un cliché pour le moins étonnant du pôle Sud de Mars, rappelant la douceur et l’onctuosité d’un bon café viennois.
Crédits : ESA/DLR/FU Berlin/Bill Dunford.

La région blanche visible sur cette photo n’est hélas pas une montagne de crème fouettée, entourée de chocolat et de caramel, mais bien la calotte polaire qui recouvre le pôle Sud de Mars, constituée de glace et de dioxyde de carbone.

Comment un tel paysage a-t-il bien pu se former sur la planète rouge ? Explications : « Cette calotte pérenne de CO2 n’est pas centrée sur le pôle géographique, mais décalée de 2-3° environ. Ce phénomène serait dû à la proximité du grand bassin d’Hellas dont la profondeur perturberait la circulation des vents et provoquerait une accumulation de condensation en un point décalé de 150 km du pôle » indique Francis Rocard, responsable des programmes d’exploration du système solaire au CNES.

Mais ce n’est pas tout, poursuit l’astrophysicien, « cette calotte polaire est située à plus haute altitude que celle du Nord, aussi le climat est-il bien plus froid au Sud qu’au Nord. Une différence importante est que le givre de neige carbonique ne se sublime pas totalement en été et qu’une couche d’environ 20 m en moyenne de glace sèche subsiste ».

Cette calotte, en plus d’être une source d’eau précieuse, serait un témoin de l’historique du climat de Mars. Ces informations pourraient alors apporter des éléments de réponse essentiels quant à son potentiel habitable dans la perspective d’un futur où des astronautes iraient sur Mars.

Ce cliché, pris le 17 décembre 2012 par la caméra couleur HRSC de Mars Express a été retravaillé par Bill Dunfort, en utilisant les données disponibles à la Planetary Science Archive de l’ESA.

Focus : Mars Express est la 1ere mission martienne de l’ESA. Lancée en 2003 et d’une durée initiale de 23 mois, elle a été prolongée à plusieurs reprises. Elle devrait être prolongée en novembre jusque fin 2016. Le CNES a financé et assuré le suivi technique du développement de plusieurs instruments de Mars Express.

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